logo unic AE

Communiqué de presse, le 3 septembre 2015

Lettre ouverte de l’Unic au 1er Ministre Manuel Valls

Voilà où va donc Ornikar :

vers une dangereuse dérégulation de l’enseignement à la conduite!

√ L’Unic (Union Nationale des Indépendants de la Conduite) a régulièrement prévenu les pouvoirs publics des dangers de la réforme de l‘enseignement de la conduite voulue par la récente loi Macron.
√ Malgré ses avertissements, l’Unic constate que la réforme produit déjà ses néfastes effets: la plateforme électronique OrniKar encourage des « enseignants bénévoles » à devenir des loueurs à titres onéreux de véhicules à double-commandes.
√ Au-delà de l’illégalité d’une telle offre, voilà le premier symptôme d’un enseignement au rabais mettant la sécurité routière et les vraies écoles de conduite en danger.


L’Unic avait déjà, le 26 mars dernier, alerté le Premier Ministre Manuel Valls sur la dangereuse réforme de l’enseignement de la conduite prévue par la loi Macron. Le 17 juillet, après l’adoption de cette réforme, l’Unic en réaffirmait les dangers sur la qualité de l’enseignement prodigué et à court terme, sur la sécurité routière.

Elle a décidé aujourd’hui de l’interpeller à nouveau dans une lettre rendue publique. Car force est de constater, qu’hélas, les craintes de l’Unic s’avèrent. La dérégulation de l’enseignement voulu par la loi Macron conduit déjà à d’aberrantes stratégies d’enseignement : la société Ornikar vient de lancer une offre testée à Nantes. L’élève loue à prix cassé une voiture double-commande… avec un enseignant « bénévole » à ses côtés ! Le moniteur Ornikar loue donc le véhicule « à titre onéreux » et enseigne à titre « gratuit », alors même que ledit moniteur ne peut légalement enseigner… qu’à titre onéreux!

Au-delà des problèmes légaux que constitue cette offre, ce sont ses impacts sur la qualité et la déontologie de l’apprentissage qui sont à craindre. À peine plus d’un mois après la dérégulation décidée par le gouvernement, nous assistons à la matérialisation de nos avertissements. Ils se manifestent sous la forme d’un enseignement rétribué par la seule location d’un véhicule, location réalisée par des enseignants devenus auto-entrepreneurs. Cette stratégie détruira à court terme le salariat des auto-écoles classiques et leur équilibre financier!

En outre, encouragés par OrniKar à en faire leur activité à temps plein, ces enseignants-loueurs n’auront évidemment qu’un seul objectif: empiler le maximum d’heures pour maintenir une rémunération qui sera malgré tout à peine décente. Ils seront forcés de privilégier la productivité au détriment d’un nécessaire enseignement différencié et adapté à chaque cas.

L’Unic interpelle donc à nouveau Monsieur Manuel Valls pour qu’il constate qu’un « enseignement pas cher » aveuglément recherché par les pouvoirs publics ne pourra pas faire l’économie d’un encadrement et d’une surveillance afin d’endiguer de telles dérives.

C’est à ce prix que l’on pourra continuer à garantir la qualité de la formation des élèves et le maintien de routes sûres.

L’Unic veut encore croire à la sagesse des pouvoirs publics. Mais si ces derniers devaient demeurer dogmatiques malgré l’émergence constatée des excès dont nous les avions pourtant clairement alertés, ses adhérents n’excluent pas d’avoir à entreprendre des actions d’envergure.

Voir ici : Notre courrier à M. Valls

Avec copies à M. CAZENEUVE et M. BARBE

Plus
d'articles